Partie 1 : L'étude des allures

L’idée qu’il n’existe qu’une seule équitation : la bonne, restera une utopie tant que les allures ne seront pas clairement définies.

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Partie 2 : Méthode de a vers z

Partie 2Une méthode basée sur la diversité et qui s'adresse à tout passionné, quelque soit sa discipline.

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Partie 3 : Etudes diverses

Partie 3L'AEC se penche sur un sujet, une polémique, un auteur, ou un thème de l'équitation classique.

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LE PAS, CETTE ALLURE MECONNUE...

Il est grand temps de rendre à l'allure marchée l'éclat et la noblesse qu'elle mérite!

 

Définition

La FEI définit le pas rassemblé, le pas moyen, le pas allongé et le pas libre et ne reconnaît officiellement aucune autre forme de l'allure marchée. Le pas d'école, le pas compté, le pas espagnol, le pas à extension lente sont considérées comme des tours de fantaisie bons pour le cirque.

Pourtant, les grands écuyers sont unanimes : pour eux, le pas d'école et le pas espagnol par exemple sont non seulement des allures majestueuses et très esthétiques mais également des moyens précieux et utiles dans le dressage de haut niveau.

Malheureusement, comme c'est trop souvent le cas, les auteurs ne sont pas d'accord entre eux quant aux définitions des différentes formes de pas. Leurs divergences de vue donnent finalement raison aux dirigeant de FEI de ne pas introduire dans le dressage classique des éléments douteux et mal définis.

Prenons pour preuve ce que pensent du pas d'école, par exemple, quelques auteurs connus.

 

Pierre CHAMBRY – Equitation

"... appelé pas relevé, allure dérivée du pas ordinaire dans laquelle les 4 temps sont inégaux avec forte tendance à la diagonalisation. Les membres extérieurs s'étendent et semblent marquer un léger temps d'hésitation avant de se poser sur le sol..."

 

Général DECARPENTRY – Equitation académique

"... le dresseur ne doit pas perdre de vue que le pas d'école comme tous les pas, est une allure à 4 temps et il ne doit pas laisser le cheval progresser par diagonaux constitués dans l'allure que RAABE a baptisée le petit trot marché..." 

James FILLIS 

"... allure plus courte, plus élevée et plus cadencée que le pas ordinaire. Ce n'est pas le trot, quoique les pieds se posent de la même manière que dans le trot..."

Il est clair que pour J. FILLIS, le pas d'école est une allure diagonale (en 2 temps)

 

Michel HENRIQUET – L'Equitation, un art, une passion  

"... pas rassemblé, à l'action soutenue et raccourcie. C'est un pas ordinaire perfectionné par des gestes plus vifs et plus hauts et des bases plus courtes.

Il n'a aucun rapport avec le pas d'école exécuté de nos jours qui n'est qu'une forme embryonnaire du pas espagnol..."

Pour Michel HENRIQUET, le pas d'école est donc bien une allure à 4 temps puisqu'il s'agit d'un pas ordinaire perfectionné.

 

Nuno OLIVEIRA – Réflexions sur l'Art Equestre

... le pas d'école est le perfectionnement maximum du pas naturel, en cadence et en équilibre.

... le pas d'école des anciens était un pas diagonalisé...

... le pas d'école actuel est à 4 temps, le cheval soutenant ses antérieurs comme dans un pas de parade. 

 

Jean-Claude RACINET Baucher cet incompris  

"... le cheval doit donner l'impression qu'il détache ses pas comme au « compte-gouttes », chaque pas donnant l'impression d'une grosse goutte qui tombe sur le sol.

... glissant d'un moment de quasi immobilité à un autre moment de quasi immobilité."

 

Pour JC RACINET, le pas d'école et le pas compté sont intimement liés, mais le pas d'école reste un pas à 4 temps proche du 2 temps toutefois.

 

Ludwig HUNERSDORF – Equitation allemande – Méthode pour dresser les chevaux

 "... le pas d'école est un mouvement raccourci, relevé, soutenu, vif et cadencé.

Comme il n'est besoin que dans la haute école et ne sert qu'à parader, il ne peut en être question ici…"

 

A quel Saint fallait-il se vouer ?

La théorie sans la pratique est impuissante.

La pratique sans la théorie est aveugle

BERGSON

 

A seule fin de se bien comprendre, suggérons les définitions suivantes :

Le pas d'école : C'est un pas rassemblé stylisé à 4 temps. Il est vif, relevé, cadencé dans un équilibre parfait. Le geste reste très arrondi.
Sans avoir préparé et obtenu un très bon pas rassemblé, il est inutile de chercher le pas d'école.

 

 

Le pas compté : Issu du pas d'école, il en conserve les mêmes qualités mais se diagonalise dans un ralenti extrême. C'est une marche « attentive, pompeuse et solennelle » (E. Beudant). Il est le gage d'un bon piaffer.

 

Le pas espagnol à 4 temps : Le pas espagnol à 4 temps est issu du pas d'école. La forme arrondie devient un geste à extension totale, souple, énergique et parfaitement symétrique.
Selon toute logique, il ne devrait être demandé qu'après avoir méticuleusement exercé le pas d école. Mais, parfois, pour gymnastiquer une épaule paresseuse...

 

Le pas compté espagnol : On devine qu'il s'agit du même geste que dans le pas d'école espagnol mais au pas diagonalisé.

 

Le pas à extension lente : Aujourd'hui erronément considéré comme pas d'école, ce pas est le sous-produit du pas espagnol. « Une forme embryonnaire du pas espagnol » dit M. HENRIQUET.
Le pas à extension lente semble le moins intéressant à cultiver comme allure d'assouplissement et de musculation contrairement aux autres formes de pas stylisé.

 

Remarque :

Le pas rassemblé de concours très souvent exempt de flexibilité du rein, est plus un pas raccourci et même "ratatiné" qu'autre chose.

En compétition, qui rassemble encore le pas ?

Et sans un pas rassemblé de qualité, pas de pas stylisé de toute façon.

Donc, la F.E.I. ne doit jamais intoduire une quelconque forme de pas stylisé dans ses reprises officielles avant d'avoir réglé la question du pas rassemblé actuellement confondu avec le pas raccourci, "ratatiné".

Aujourd'hui, la F.E.I. sanctionne fort peu le pas allongé (obtenu sur abandon des rênes et forcément dans une certaine forme d'affaissement)  qui n'est rien d'autre que du pas libre. 

Il s'imposerait de ne pas noter aussi généreusement un simulacre de pas allongé.