Dernièrement, je vous parlais de la conférence d'Anatole Simenon et Diane Chauvet intitulée "INCURVATION ET REDRESSEMENT".
Voici, en exclusivité et tous droits d'auteurs réservés, un vaste aperçu de leur exposé, où il manque bien sûr les discussions très intéressantes avec les participants, les schémas et les exemples pratiques qui renforcent la théorie...
Apéro théorique premier :
Incurvation, biomécanique et bien-être du cheval en équitation (juin 2025)
Diane Chauvet - Anatole Simenon
Incurvation du cheval,
biomécanique équine,
Thème
Cette conférence explore en profondeur l'incurvation du cheval en équitation, en abordant la biomécanique de la colonne vertébrale, le rôle des aides du cavalier, l'importance de la rectitude et de l'équilibre, ainsi que les liens entre théorie, pratique et bien-être équin. Des exercices pratiques, des considérations ostéopathiques et des protocoles de sensations sont présentés pour améliorer la mobilité, la performance, l’autonomie et le confort du couple cheval-cavalier.
Points clés
- Présentation des intervenants et de leur parcours équestre
- Importance de l'incurvation en équitation
- Définitions historiques de l'incurvation par différents écuyers
- Lien entre incurvation, rectitude et équilibre du cheval
- Anatomie de la colonne vertébrale du cheval
- Notions de plans et axes géométriques appliqués au cheval
- Observation et analyse des allures justes
- Ponts entre théorie d'entraînement et données scientifiques
- Protocole de sensations et d'exercices pour l'incurvation
- Rôle des aides (mains, jambes, bassin) dans l'incurvation
Moments forts- "L'incurvation est la capacité du cheval à plier harmonieusement l'ensemble de son corps autour de la jambe intérieure, dans le
calme, la légèreté et la rectitude dynamique pour évoluer en équilibre sur une courbe ou un cercle." - "Le cheval bien incurvé reste léger, droit sur sa courbe et en équilibre."
- "L’objectif est toujours de laisser le cheval faire un maximum par lui-même et le cavalier se disposer à cheval comme celui qui va remettre en ordre et puis laisser faire le cheval (chef d’orchestre)"
- "Le but ultime du cavalier, c'est d'arriver à rendre l’ensemble du corps du cheval mobile et disponible."
- "Le corps du cavalier devient la pièce maîtresse de l'équitation, la main et la jambe finissent par devenir des accessoires qui vont affiner la posture: la tour de contrôle, c'est l'assiette."
- "Agir pour ne plus rien faire, être déposé le plus simplement du monde sur son cheval, ça sous-entend un certain degré de souplesse et des heures d'entraînement."
- "L’objectif des vidéos est strictement didactique, voir pour mieux comprendre”
Chapitres et sujets
Incurvation en équitation
L'incurvation désigne la capacité du cheval à plier harmonieusement l'ensemble de son corps autour de la jambe intérieure du cavalier, dans le calme, la légèreté et la rectitude dynamique, afin d'évoluer en équilibre sur une courbe ou un cercle. Elle ne se limite pas à une simple flexion de l'encolure mais implique l'ensemble du corps du cheval. - Points clés
- L'incurvation correcte implique que les épaules et les hanches du cheval restent sur deux pistes égales dans la direction du mouvement.
- Elle est l'expression d'une souplesse complète du cheval, permettant un mouvement fluide, harmonieux et équilibré.
- La jambe intérieure du cavalier guide le cheval autour d'elle, tandis que la rêne extérieure maintient l'équilibre et la direction.
- L'incurvation est liée à l'engagement des postérieurs et à l'équilibre général du cheval.
- Une incurvation mal réalisée peut entraîner des désaxements et des tensions.
- Explication
Les définitions historiques (Xénophon, La Guérinière, Baucher, Steinbrecht, Phyllis, Bedant, Oliveira, Karl) montrent une évolution de la
compréhension de l'incurvation, mais convergent toutes vers l'idée d'une souplesse globale et d'une rectitude dynamique. Les schémas présentés illustrent la différence entre une incurvation correcte et incorrecte.
L'incurvation se travaille par l'action coordonnée des aides du cavalier et une observation attentive de la réponse du cheval.- Observer la position des membres du cheval sur un cercle.
- Vérifier que les épaules et les hanches restent sur deux pistes égales.
- Corriger les désaxements éventuels par l'action des aides.
- Considérations
- Ne pas confondre flexion de l'encolure et incurvation globale.
- Veiller à la rectitude dynamique sur la courbe.
- Observer les réactions du cheval pour ajuster les aides.
- Éviter les torsions dans l'incurvation qui peut entraîner des tensions.
- Circonstances spéciales
- Si le cheval tombe sur une épaule ou pousse sur la jambe intérieure, il faut rééquilibrer par l'action des aides et retravailler la rectitude.
- Si le cheval s'oppose à la main ou se raidit, vérifier la compréhension des aides et la souplesse générale avant de poursuivre le travail d'incurvation.
Anatomie de la colonne vertébrale du cheval
La colonne vertébrale du cheval est composée de plusieurs segments : le crâne (cervicale zéro), les cervicales (dont le nombre est constant chez les mammifères(7)), les vertèbres thoraciques ou dorsales (18), les lombaires (6), le sacrum(5) et la queue. La compréhension de ces segments est essentielle pour appréhender la mécanique de l'incurvation. - Points clés
- Le premier point de référence est la tête (crâne, cervicale zéro).
- Les cervicales permettent le déplacement de la tête dans toutes les directions .
- Les vertèbres thoraciques et lombaires participent à la souplesse du dos.
- Explication
La segmentation de la colonne permet de comprendre comment chaque partie contribue à l'incurvation. Les plans et axes géométriques (plan sagittal, coupe transversale, axe Z) aident à visualiser les mouvements et à corriger les défauts de rectitude ou d'incurvation. - Exemples
Utilisation du plan sagittal pour observer le cheval de profil et du plan transversal pour visualiser la coupe du cheval comme un saucisson
et le plan frontal pour l’observer du dessus, afin de mieux comprendre la répartition des masses et la symétrie (vue du cavalier à cheval).- Observer le cheval en mouvement sur différents plans.
- Analyser la symétrie et la souplesse de la colonne.
- Corriger les défauts par des exercices adaptés.
- Considérations
- Tenir compte de la variabilité individuelle des vertèbres selon les chevaux (ex: ossification des apophyses transverses L5-L6).
- Utiliser les plans et axes pour une analyse précise des mouvements.
- Circonstances spéciales
- Si un cheval présente une raideur localisée, adapter les exercices pour cibler le segment concerné.
- En cas de doute sur l'intégrité anatomique, consulter un vétérinaire ou un ostéopathe équin.
Observation et réflexion dans l'apprentissage équestre
L'apprentissage équestre repose sur l'observation attentive du cheval, la réflexion sur les méthodes employées et l'adaptation continue des pratiques. L'expérience des instructeurs et l'étude des allures justes sont essentielles pour progresser. - Points clés
- L'observation permet de détecter les problèmes de locomotion ou de comportement.
- La réflexion sur les méthodes permet d'adapter l'entraînement aux besoins du cheval.
- L'étude des allures justes est un fil rouge dans la progression équestre.
- Explication
Les intervenants insistent sur l'importance de ne jamais cesser d'apprendre, de chercher et d'observer. L'expérience personnelle et l'enseignement reçu sont mis au service d'une meilleure compréhension du cheval et de son bien-être. - Exemples
Les instructeurs ont transmis aux intervenants l'importance de continuer à chercher, réfléchir et observer, notamment à travers l'étude des allures justes.- Observer les allures du cheval en situation réelle.
- Analyser les causes des défauts éventuels.
- Adapter l'entraînement en conséquence.
- Considérations
- Ne jamais cesser d'apprendre et de remettre en question ses pratiques.
- Prendre en compte l'expérience des anciens tout en intégrant les avancées scientifiques.
Plan sagittal et anatomie de la colonne vertébrale du cheval
Le plan sagittal est utilisé pour étudier la colonne vertébrale du cheval, qui forme un S, particulièrement dans la région cervicale. - Points clés
- La colonne vertébrale du cheval forme un S.
- Les cervicales sont hautes au départ puis descendent, les thoraciques remontent, puis viennent les lombaires, le sacrum et la queue.
- Le garrot est palpable par les apophyses épineuses (T4).
- Le ligament supra-épineux passe au-dessus des processus épineux thoraciques, lombaires et sacrées.
- Explication
Le plan sagittal permet de visualiser la structure générale de la colonne vertébrale et de comprendre la disposition des différentes régions vertébrales. La palpation du garrot permet d’identifier les apophyses épineuses. Le ligament supra-épineux joue un rôle clé dans la stabilité et la mobilité du dos. - Considérations
- Attention à la hauteur des cervicales sur les modèles anatomiques.
- Le dessin du ligament supra-épineux est souvent erroné.
Ligament supra-épineux et ligament nuchal
Le ligament supra-épineux devient le ligament nuchal au niveau de l’encolure. Il se divise en cordes et lames. Il est constitué de fibres élastiques et permet le stockage d’énergie élastique, facilitant le relèvement de la tête sans effort musculaire. - Points clés
- Le ligament supra-épineux passe au-dessus des épines.
- Au niveau de l’encolure, il devient le ligament nuchal.
- Il s’attache à la protubérance occipitale externe (corde du ligament nuchal).
- Le ligament nuchal se divise en lames qui s’attachent sur les apophyses épineuses des cervicales.
- Il est très élastique et permet au cheval de relever la tête sans effort musculaire et permet le maintien de l’équilibre.
- Explication
Lorsque le cheval broute, il étire son ligament nuchal, qui emmagasine de l’énergie élastique. En cas de danger, cette énergie est restituée, permettant au cheval de relever rapidement la tête. Ce mécanisme est essentiel pour l’économie d’effort et la locomotion prolongée. - Considérations
- Le ligament supra-épineux ne continue pas au-delà du sacrum.
Morphologie des vertèbres et de la vertèbre anticlinale
Les vertèbres cervicales, thoraciques, lombaires, sacrées et caudales présentent des formes et fonctions différentes. La vertèbre anticlinale (souvent T14) est perpendiculaire au sol et joue un rôle clé pour l’assiette du cavalier. - Points clés
- Les deux premières cervicales ont une forme particulière.
- Les processus épineux des vertèbres thoraciques sont très développés.
- Les apophyses transverses lombaires sont très développées.
- Les vertèbres sacrées sont soudées.
- Les vertèbres caudales sont nombreuses et petites.
- Explication
La morphologie des vertèbres influence la biomécanique du cheval. Les premiers processus épineux des vertèbres thoraciques s’inclinent vers l’arrière. La T14 est perpendiculaire, puis les processus épineux des vertèbres thoraciques suivantes s’inclinent vers l’avant. Cela forme un creux idéal pour la selle du cavalier. Les apophyses transverses lombaires servent de point d’attache aux viscères. Les vertèbres sacrées forment une pièce unique. - Considérations
- La première vertèbre thoracique palpable est la quatrième.
- La fusion des apophyses transverses des deux dernières lombaires est fréquente.
Effets de rênes en équitation
La tradition française définit cinq effets de rênes. Ici, l’accent est mis sur la rêne d’ouverture, la rêne d’appui, la rêne contraire et la rêne de pulsion . Ces effets doivent être fugitifs pour préserver la sensibilité du cheval. - Points clés
- Effet de rêne d’ouverture : (main vers la bouche et le centre du cercle, poignet en rotation externe, ongles vers le ciel) translation du poids sur l’épaule intérieur.
- Effet de rêne d’appui et rêne contraire : translation du poids d’une épaule à l’autre (la main est en place en avant du pommeau de la selle, ongle du pouce vers le haut et se déplace latéralement pour pousser les épaules de l'intérieur de l'incurvation de l’encolure vers l'extérieur et inversement. La rêne est intérieure à l’incurvation de l’encolure. Exemple: sur un cercle à main gauche, pli à gauche: si le cavalier agit avec la rêne intérieure il est en rêne d’appui, et si sur le même cercle il agit avec la rêne extérieure et avec un contre pli, le cavalier est en rêne contraire)
- Effet de rêne de pulsion : ( la main est en place en avant du pommeau de la selle, ongle du pouce vers le haut et se déplace latéralement pour pousser les épaules de l’extérieur de l'incurvation de l’encolure vers l'intérieur et inversément, la rêne est extérieure à l’incurvation de l’encolure)
- Redressement par l’épaule extérieure.
- Les effets doivent être fugitifs.
- Risque de perte de sensibilisation ou de contorsions si mal utilisés.
- Explication
L’utilisation correcte des aides permet de guider le cheval sans le contraindre. La rêne d’ouverture favorise l’incurvation, la rêne d’appui et la rêne contraire translatent le poids, la rêne de pulsion redresse l’épaule extérieure et peut aussi la pousser vers l’intérieur de l’incurvation.
L’objectif est de laisser le cheval agir de lui-même. - Considérations
- Ne pas maintenir les effets trop longtemps.
- Surveiller la charge sur l’épaule intérieure lors de la rêne d’ouverture. C’est la jambe intérieure qui redresse l'excès de poids sur l’épaule intérieure vers l’épaule extérieure.
- Circonstances spéciales
- Si le cheval n’est pas strictement dans l’axe, les effets deviennent inefficaces et peuvent provoquer des torsions.
Différences de terminologie entre équitation et sciences
En équitation, la flexion correspond à un pli du cou, la tête allant hors de l’axe, tandis qu’en sciences, la flexion correspond à la descente de l’encolure. L’extension en équitation est une descente d’encolure, alors qu’en sciences, c’est le relèvement de la tête. - Points clés
- Flexion en équitation : pli du cou, tête en dehors de l’axe.
- Extension en équitation : descente d’encolure.
- Flexion en sciences : descente de la tête.
- Extension en sciences : relèvement de la tête.
- Explication
Il est important de distinguer les termes selon le contexte pour éviter les confusions lors de l’analyse biomécanique ou de l’application des aides en équitation. - Considérations
- Clarifier le vocabulaire selon le contexte (équitation vs sciences).
Position antalgique et flexion du cheval
La position antalgique, obtenue lorsque l'éventail thoracique s'ouvre, est très confortable pour le cheval. Elle permet d'alléger le cavalier, qui est alors porté et non simplement supporté. La flexion soulève le cavalier, évitant les douleurs et l'inconfort pour les deux. - Points clés
- La flexion thoraco-lombaire permet de soulever le cavalier.
- La position antalgique réduit la douleur.
- Différence entre supporter et porter le cavalier.
- Explication
Lorsque le cheval est en flexion thoraco-lombaire, il soulève le cavalier, ce qui allège la charge sur son dos. Si le dos du cheval se creuse, cela devient inconfortable pour les deux. La position antalgique est recherchée pour le bien-être du cheval. - Exemples
Quand l'éventail s'ouvre, le cheval adopte une position confortable, soulève le cavalier et évite les douleurs dorsales.- Observer l'ouverture de l'éventail.
- Vérifier que le cheval soulève le cavalier.
- S'assurer que ni le cheval ni le cavalier ne ressentent d'inconfort.
- Considérations
- Toujours rechercher la position antalgique pour le confort du cheval.
- Éviter de forcer le cheval dans des positions inconfortables.
Incurvation et latéroflexion
L'incurvation consiste à plier le cheval dans ses côtes autour de la jambe intérieure du cavalier. On parle alors de latéroflexion, qui diffère de la simple flexion de l’encolure. La compréhension des axes de mouvement (x, y, z) est essentielle pour une vue en 3D. - Points clés
- Incurvation = latéroflexion autour de la jambe intérieure.
- Différence entre flexion et latéroflexion.
- Importance des axes de mouvement pour comprendre la biomécanique.
- Explication
L'exercice de la vertèbre, utilisant vos bras comme apophyses transverses et votre tête comme apophyse épineuse permet de visualiser les mouvements en trois dimensions. La rotation et la latéroflexion sont opposées, sauf pour la première vertèbre cervicale. - Exemples
Utiliser ses bras pour simuler les apophyses transverses et sa tête pour simuler l’apophyse épineuse pour comprendre les mouvements de rotation et de latéroflexion.- Placer les bras pour représenter les apophyses.
- Simuler une rotation droite (nombril vers la droite) et une latéroflexion gauche.
- Observer la direction de l'apophyse épineuse qui bascule vers la gauche.
- Considérations
- Comprendre les axes de mouvement pour éviter les erreurs de posture.
Mobilisation de la mâchoire et flexions cervicales
La mobilisation de la mâchoire du cheval permet de relâcher les tensions cervicales et de provoquer un mouvement de déglutition qui permet au
cheval de céder à la main du cavalier . Les flexions latérales sont saines si elles sont bien exécutées. - Points clés
- Mobiliser la mâchoire pour détendre le cheval.
- Le résultat des flexions latérales doit aboutir à un étirement complet de l’encolure et un cheval qui se dépose sur la main.
- Préparer le cheval aux exercices de flexion par le travail à pied.
- Explication
Enseigner au cheval à mobiliser sa mâchoire évite qu'il serre les dents sur le mors et permet le relâchement des tensions. Les flexions doivent être comprises et non imposées par la force, sous peine de réactions dangereuses (cheval qui se lève ou se retourne). - Importance du tact de la main.
- Le cheval doit apprendre à suivre la demande de la main et de ne pas s’y opposer ou y faire résistance.
- Exemples
Pratiquer une flexion latérale à pied, en douceur, pour vérifier la mobilité de la tête et des articulations du cheval.- Approcher le cheval calmement.
- Demander une flexion latérale sans forcer.
- Observer la détente et la déglutition du cheval.
- Considérations
- Ne jamais forcer une flexion.
- Toujours préparer le cheval avant l'exercice.
- Vérifier la compréhension du cheval.
- Circonstances spéciales
- Si le cheval résiste ou montre des signes de douleur, arrêter immédiatement et revoir la préparation.
Exception anatomique de la première vertèbre cervicale
La première vertèbre cervicale (atlas) est la seule à effectuer une rotation homolatérale, c'est-à-dire du même côté que l'inclinaison. Toutes les autres vertèbres effectuent une rotation opposée à l'inclinaison. - Points clés
- Atlas : rotation homolatérale.
- Autres vertèbres : rotation opposée à l'inclinaison.
- Rôle de tampon entre la tête et le reste de la colonne.
- Explication
Cette exception permet de garder la tête du cheval droite et une grande mobilité dans les 3 dimensions . Le cavalier doit viser à optimiser le fonctionnement de ces deux articulations (atlanto-occipitale et
atlanto-axiale). - Exemples
Incliner la tête du cheval à droite : l'atlas effectue une rotation droite, contrairement aux autres vertèbres.- Incliner doucement la tête du cheval.
- Observer la direction de la rotation de l'atlas.
- Comparer avec la rotation des autres vertèbres cervicales.
- Considérations
- Ne pas appliquer les mêmes règles de rotation à toutes les vertèbres.
- Comprendre l'exception de l'atlas pour éviter les erreurs de manipulation.
- Circonstances spéciales
- Si le cheval présente une asymétrie de la hauteur des oreilles ou une torsion de la nuque, vérifier le fonctionnement des deux premières articulations cervicales.
Rôle des disques intervertébraux et mobilité vertébrale
Les disques intervertébraux, situés entre chaque vertèbre, agissent comme des tampons et permettent une grande mobilité dans les trois axes. Leur forme et leur épaisseur varient selon la région de la colonne, avec plus de mobilité aux extrémités de celle-ci. - Points clés
- Disques intervertébraux = tampons entre les vertèbres.
- Permettent la mobilité dans les trois axes.
- Plus de mobilité dans les régions cervicale et lombosacré.
- Explication
Les disques sont plus prononcés là où la mobilité est nécessaire.
Mouvements naturels et flexions du cheval
L'observation du cheval en liberté montre qu'il est capable de produire des flexions profondes de l'encolure et du dos sans intervention humaine, prouvant que ces mouvements ne sont pas contre-nature. La flexion totale de l'encolure et la latéroflexion sont des mouvements naturels que le cavalier peut chercher à induire lors du travail monté. - Points clés
- Le cheval peut s'auto-donner une flexion profonde.
- La flexion totale de l'encolure et la latéroflexion sont naturelles.
- L'observation attentive permet de mieux comprendre et induire ces mouvements.
- Explication
En observant les chevaux, on constate qu'ils réalisent spontanément des flexions et des incurvations qui servent de référence pour le travail monté. Ces mouvements sont essentiels pour la mobilité et le bien-être du cheval.
Structure et mobilité de la colonne vertébrale équine
La colonne vertébrale du cheval présente des zones de mobilité variable
: grande liberté de mouvement dans la région cervicale et lombosacrée, mobilité réduite dans la région thoracique et lombaire. Les côtes et le sternum limitent la mobilité thoracique, les apophyses transverses limitent la mobilité des lombaires, tandis que la jonction lombo-sacrée retrouve une grande amplitude. - Points clés
- Grande mobilité cervicale et lombosacrée.
- Mobilité thoracique limitée par les côtes et le sternum.
- La jonction lombo-sacrée permet une flexion/extension importante.
- Les apophyses et les ligaments jouent un rôle clé dans la mobilité.
- La mobilité en latéroflexion est limitée au niveau de la région lombaire à cause de la forme des apophyses transverses.
- Explication
Les études anatomiques montrent que la mobilité varie selon les segments vertébraux. Les régions où les côtes sont libres offrent plus de mouvement. - Exemples
Une étude sur des vertèbres de cheval, avec ligaments conservés, montre que la rotation est maximale entre T9 et T14. La vue caudale et ventrale permet d'observer les mouvements induits par la latéroflexion.- Induction d'une latéroflexion gauche.
- Observation de la rotation droite vertébrale associée.
- Comparaison des mouvements selon la position de l'encolure.
- Considérations
- Tenir compte de la structure anatomique pour demander des mouvements adaptés.
- Éviter de solliciter excessivement les zones peu mobiles.
- Circonstances spéciales
- Si le cheval présente une raideur inhabituelle, suspecter une limitation anatomique ou pathologique.
Effets de la position de l'encolure sur la mobilité du dos
La position de l'encolure influence directement la mobilité du dos du cheval. Une flexion modérée ou importante de l'encolure augmente la liberté de mouvement thoraco-lombaire, tandis qu'une extension ou une position naturelle offre moins de mobilité. Cependant, une grande flexion peut entraîner une perte de mobilité au niveau lombaire. - Points clés
- Flexion de l'encolure = gain de mobilité thoraco-lombaire.
- Extension = mobilité moindre mais supérieure à la position naturelle.
- Grande flexion = perte de mobilité lombaire.
- Position de l'encolure à adapter selon l'objectif recherché.
- Explication
Les diagrammes comparant différentes positions de l'encolure montrent que la flexion augmente la mobilité du dos, ce qui est recherché pour
porter le cavalier. Cependant, il faut surveiller la perte de mobilité dans certaines zones. - Exemples
Des histogrammes montrent la mobilité du dos selon la position de l'encolure : naturelle, flexion modérée, grande flexion, extension.- Observation des gains et pertes de mobilité selon les zones.
- Lien avec la position recherchée lors du travail monté.
- Considérations
- Adapter la position de l'encolure à l'exercice demandé.
- Surveiller les signes de perte de mobilité ou d'inconfort.
- Circonstances spéciales
- Si le cheval montre une gêne en flexion, réduire l'amplitude ou consulter un professionnel.
Rôle du cavalier et de l'assiette
Le corps du cavalier, par son assiette, devient la pièce maîtresse de l'équitation. Les mains et les jambes servent à affiner et corriger, mais l'alignement du bassin, du buste et de la tête est fondamental pour induire les mouvements justes chez le cheval. L'utilisation des aides doit rester fugitive et nuancée pour éviter de déséquilibrer le cheval. - Points clés
- L'assiette est la tour de contrôle de l'équitation.
- Alignement des axes du bassin, du buste et de la tête.
- Les aides (mains, jambes) servent à corriger et affiner.
- Les aides doivent rester fugitives.
- Explication
En travaillant sur l'alignement corporel et la finesse des aides, le cavalier peut induire les mouvements souhaités tout en préservant le confort et la mobilité du cheval.
- Exemples
Un schéma montre l'axe du bassin (rouge), la rotation du buste (bleu) et la rotation de la tête (jaune), illustrant l'importance de l'alignement pour l'incurvation du cheval.- Le cavalier induit la rotation et l'incurvation par son propre alignement.
- Les aides servent à corriger ponctuellement.
- Considérations
- Travailler la détente et la décontraction à cheval.
- Éviter de maintenir une pression constante avec les aides.
- Circonstances spéciales
- Si le cheval bascule le tronc vers l'intérieur, il est possible d’utiliser la translation latérale sur la fesse extérieure de façon fugitive pour redresser.
Protocole de sensation et transposition
Le protocole de sensation permet au cavalier de construire une référence de cheval idéal (bien dressé, droit, incurvé, en impulsion) et de transposer cette sensation sur chaque cheval monté. La sensation de descente de la fesse intérieure lors d'un tournant devient un repère pour vérifier l'alignement vertébral. - Points clés
- Établir un protocole de sensation personnel.
- Transposer la sensation du cheval idéal sur chaque cheval.
- La descente de la fesse intérieure indique l'alignement de la colonne.
- La détente du cavalier est essentielle pour percevoir ces sensations.
- Explication
En se concentrant sur ses sensations et en cherchant la décontraction, le cavalier peut sentir les désalignements et agir en conséquence pour corriger la posture du cheval. - Exemples
Lors d'un tournant à droite, si une dépression est ressentie sous la fesse gauche, cela indique un désalignement de la colonne du cheval.- Le cavalier utilise cette sensation comme repère.
- Si la sensation n'est pas juste, il ajuste sa position ou ses aides.
- Considérations
- Prendre le temps de développer ses sensations à cheval.
- Ne pas négliger la détente et la décontraction.
- Circonstances spéciales
- Si le cavalier ne perçoit pas la sensation, travailler d'abord la relaxation et la prise de conscience corporelle.
Considérations ostéopathiques et bien-être vertébral
L'ostéopathie équine vise à réaligner les vertèbres et à restaurer la mobilité. Les lésions ostéopathiques sont des vertèbres bloquées en extension, flexion, inclinaison ou rotation. Redonner du mouvement à chaque articulation améliore le confort du cheval et du cavalier.
Le cavalier peut réaliser une manipulation ostéopathique indirecte,
lorsqu'il demande une latéroflexion profonde de par une rêne d’ouverture du côté où le cheval est confortable de tourner son encolure. Cela résulte en une amélioration du côté restreint. - Points clés
- Les lésions ostéopathiques bloquent la mobilité vertébrale.
- La flexion augmente l'espace pour les nerfs et vaisseaux sanguins.
- La correction des torsions améliore le bien-être général.
- La fusion des apophyses épineuses (ex: arthrose) limite la mobilité.
- Explication
L'ostéopathie permet de soulager les douleurs et de restaurer la mobilité en travaillant sur les zones bloquées. Le réalignement vertébral est bénéfique pour la performance et le confort. - Examples
Lorsque les apophyses épineuses se touchent et fusionnent, un processus arthrosique se met en place, limitant la mobilité.- Le mouvement régulier et adapté entretient la mobilité.
- Considérations
- Surveiller les signes de douleur ou de blocage chez le cheval.
- Circonstances spéciales
- Si le cheval présente une douleur persistante, arrêter le travail et consulter un professionnel.
Flexion latérale et stretching chez le cheval
La flexion latérale des cervicales permet au cheval de s'étirer et de rechercher la flexion, favorisant la décontraction et la mobilité. Le stretching survient juste après le relâchement latéral complet. - Points clés
- Le cheval doit lâcher latéralement toutes les cervicales à gauche et à droite.
- Le stretching suit immédiatement la flexion latérale.
- La contraction puis le relâchement de la région parotidienne sont des indicateurs clés.
- L'engagement du postérieur intérieur s'améliore après le relâchement cervical et vice versa.
- Explication
L'observation vidéo permet de voir le moment précis où le cheval relâche la région parotidienne, réaligne son encolure et s'étire. Ce processus est essentiel pour obtenir une locomotion correcte et symétrique. - Exemples
Dans la vidéo, le cheval montre une contraction de la région parotidienne gauche, puis la relâche, ce qui permet un engagement accru du postérieur intérieur et une descente de hanche gauche.- Identifier la contraction de la région parotidienne sur la vidéo.
- Attendre le relâchement et observer le réalignement cervical.
- Noter l'amélioration de l'engagement du postérieur intérieur.
- Considérations
- Laisser le temps au cheval d'intégrer les aides.
- Ne pas forcer la flexion, éviter la brutalité.
- Circonstances spéciales
- Si le cheval résiste fortement, il faut patienter et permettre au cheval de comprendre l'aide avant de poursuivre.
Utilisation des aides et neutralité
La neutralité des aides vise à rendre le cheval autonome, où le cavalier agit le moins possible et laisse le cheval se gérer grâce à une compréhension fine des aides. - Points clés
- Les aides doivent être exagérées pour la pédagogie mais minimisées dans la pratique.
- La main doit devenir une conséquence, non une cause.
- Le travail va de l'arrière vers l'avant.
- La neutralité des aides s'obtient par la souplesse et l'entraînement.
- Explication
En travaillant la neutralité, le cavalier apprend à agir puis à ne plus rien faire, laissant le cheval s'auto-gérer. Cela nécessite des heures d'entraînement et une grande souplesse. - Exemples
Le cheval, monté pour la première fois avec un licol éthologique, répond aux mêmes aides que sur filet, montrant l'autonomie acquise.- Installer le licol éthologique.
- Reproduire les mêmes aides que sur filet.
- Observer la réponse du cheval et son autonomie.
- Considérations
- Ne pas multiplier les actions de main.
- Favoriser la mobilité et la souplesse du cheval.
- Circonstances spéciales
- Si le cheval ne répond pas à la neutralité des aides, revenir à des exercices de base pour renforcer la compréhension.
Exercices fondamentaux : le pas et le plan de terre
Le pas est l'allure fondamentale pour l'apprentissage, car il est lent et permet de ressentir et comprendre les mouvements. Le plan de terre aide à visualiser les trajectoires et à placer le cheval correctement. - Points clés
- Le pas permet de prendre le temps de faire, comprendre et ressentir.
- Le plan de terre consiste à visualiser où placer les antérieurs et postérieurs.
- Les exercices de contre-pli et d'incurvation sont essentiels.
- Le carré de la Guérinière et la leçon d'Oliveira structurent la progression.
- Explication
En travaillant au pas, le cavalier et le cheval peuvent intégrer les mouvements et les corrections nécessaires. Le plan de terre permet de matérialiser la trajectoire à suivre. - Exemples
Le carré de la Guérinière est utilisé pour travailler l'incurvation, le redressement et la précision des trajectoires.- Tracer le carré au sol.
- Travailler les épaules et les hanches sur les différentes parties du carré.
- Alterner incurvation et redressement.
- Considérations
- Ne pas négliger la lenteur du pas pour l'apprentissage.
- Visualiser constamment le plan de terre lors du travail monté.
- Circonstances spéciales
- Si le cheval perd la trajectoire, revenir à la visualisation du plan de terre et corriger progressivement.
Conséquences d'un manque de redressement
Un cheval non redressé développera des conventions inutilisables, des douleurs rendant la monte difficile pour différents cavaliers. - Points clés
- Douleurs et problèmes physiques chez le cheval.
- Cheval inutilisable par d'autres cavaliers.
- Explication
Le cavalier doit toujours veiller à remettre le cheval droit d'épaule et de hanche avant de demander un exercice plus compliqué. - Si le cheval refuse de se redresser, revenir à des exercices d'incurvation et de mobilité.
Principe d'économie et de confort partagé
L'objectif est d'atteindre un état où le cheval et le cavalier n'ont plus besoin de fournir d'efforts excessifs, favorisant l'autonomie du cheval et la fluidité du couple. - Points clés
- Économie d'effort pour le cheval et le cavalier.
- Autonomie du cheval dans la gestion de son corps.
- Conversation subtile entre cavalier et cheval.
- Explication
En corrigeant progressivement la posture du cheval, on atteint un état de confort partagé et d'économie de moyens. - Considérations
- Chercher la fluidité et l'aisance dans le travail.
- Favoriser l'autonomie du cheval.
- Circonstances spéciales
- Si le couple ne trouve pas l'économie, revoir la progression des exercices et la communication des aides.
Impact du mental et de l'émotionnel
Le mental et l'émotionnel du cavalier et du cheval influencent la qualité du travail. Il faut conceptualiser, puis lâcher prise pour ressentir et expérimenter. - Points clés
- Le mental et l'émotionnel impactent la pratique.
- Il faut conceptualiser avant d'expérimenter.
- L'expérimentation et l'entraînement sont essentiels pour la maîtrise du geste.
- Explication
Accepter les erreurs, les mesurer et revenir dessus permet de progresser. L'observation et la prise de conscience corporelle sont clés. - Considérations
- Accepter de faire des erreurs et apprendre d'elles.
- Prendre en compte les émotions du cheval.
- Circonstances spéciales
- Si le cavalier ou le cheval est trop émotif, privilégier des exercices simples et rassurants.
Devoirs et suggestions - Faire l'exercice de la vertèbre chez soi pour mieux comprendre les mouvements de rotation et de latéroflexion.
- Observer et manipuler les vertèbres (si possible sur des vrais squelettes) pour visualiser les axes de mouvement.
- Pratiquer la mobilisation de la mâchoire du cheval à pied, en douceur, pour vérifier la détente cervicale.
- Laisser son adresse mail pour recevoir un Google Forms de feedback sur la séance.
- Observer et analyser les vidéos pour mieux comprendre les principes anatomiques et pratiques.
- S'entraîner au pas, en travaillant l'incurvation, le plan de terre et la neutralité des aides.
- Expérimenter la leçon de base de Nuno Oliveira en adaptant l'ordre des exercices selon les besoins du cheval.
- Prendre conscience de l'impact du mental et de l'émotionnel dans la pratique équestre et s'entraîner à lâcher prise.
- "L'incurvation est la capacité du cheval à plier harmonieusement l'ensemble de son corps autour de la jambe intérieure, dans le
JUIN 2025
Déjà un peu plus de quatre ans qu’André est parti vers d’autres cieux mais ses cavaliers n’oublient rien et continuent d'œuvrer à la recherche de la belle équitation dans le respect de leurs chevaux, chacun avec ses spécificités et ses aspirations…
L' important, c’est la continuité de la recherche d’allures justes amenant au rassembler en préservant l’intégrité physique et mentale des chevaux.
Anatole et Amandine Simenon reprennent le flambeau et organisent dès à présent des sessions théoriques et pratiques pour les jeunes et…moins jeunes cavaliers désireux de découvrir une Équitation de Tradition qui évolue au gré des multiples découvertes scientifiques de ce 21e siècle,découvertes qui viennent souvent confirmer ce que les anciens avaient observé quelques siècles auparavant.
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