Partie 1 : L'étude des allures

L’idée qu’il n’existe qu’une seule équitation : la bonne, restera une utopie tant que les allures ne seront pas clairement définies.

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Partie 2 : Méthode de a vers z

Partie 2Une méthode basée sur la diversité et qui s'adresse à tout passionné, quelque soit sa discipline.

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Partie 3 : Etudes diverses

Partie 3L'AEC se penche sur un sujet, une polémique, un auteur, ou un thème de l'équitation classique.

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1- Que disent les auteurs sur le sujet ?

Raabe :

Le Capitaine Raabe dépassait les 2 m et en plus, avait des bras particulièrement longs. En selle, il devait exagérément replier ses longues jambes et sa position en selle en perdait beaucoup de correction. Cette disposition physique a certainement contribué dans son habileté extraordinaire au travail à pied. Raabe était un dresseur né. Son art résidait surtout dans son habileté à manier la cravache. Il se tenait à hauteur des épaules de son cheval, qu'il tenait d'une seule main au dessus de la selle par les rênes de bride. Avec l'autre main, il posait la cravache alternativement sur les l'une ou l'autre hanche.

La méthode :

« La première période est celle du premier dressage. Dans sa première partie, le cheval est soumis à une série d'exercices au cours desquels le cavalier à pied enseigne au cheval, à l'aide des rênes et de la cravache, le sens des indications qu'il recevra plus tard monté. Dans la deuxième partie, le cavalier en selle utilise les résultats acquis à pied pour se faire comprendre du cheval déjà familiarisé avec les indications des rênes, et substituer l'emploi des jambes à celui de la cravache.
La seconde période est celle de l'application du premier dressage. Dans sa première partie, le cheval, entièrement instruit du sens des actions des aides de son cavalier, et « dénoué » dans toutes les régions de son organisme locomoteur, est « manié » aux allures naturelles dans la série complète des exercices de la Basse-Ecole. Il acquiert cette gymnastique progressive, une souplesse générale et un développement musculaire qui permettent alors de passer à la deuxième partie de cette seconde période et de lui enseigner les allures et les airs de la Haute-Ecole, stylisation de ses mouvements naturels. » (Extrait de « La Méthode de Haute Ecole de Raabe » par le Général Decarpentry)

Raabe avait une tendance bauchériste. Il travaillait les flexions et les décontractions, gages de légèreté.

Paradoxalement... (voir planches)

Planches du Général Decarpentry... Sur ces planches, on constate deux défauts : le fouaillement de la queue et le rein creux. Ce cheval n'est pas un cheval de Raabe mais celui de Decarpentry (Professeur). On retrouve cette attitude de fouaillement dans d'autres circonstances.

 

Henri Decelle :

« L'intérêt du travail à pied : au piaffer (par exemple), le cheval utilise au maximum son dos-rein. L'absence du poids du cavalier ne contrarie pas la souplesse du dos et n'affecte pas le bon fonctionnement des rouages et ressorts dans l'obtention de la légèreté. De plus, le travail du cheval étant facilité hors cavalier, son moral s'en trouve d'autant meilleur. Quant au cavalier, le travail à pied lui offre la possibilité de mieux observer les mouvements et réactions du cheval. » (Extrait de « Equitation Classique Expliquée » par Henri Decelle)

 

Mario Luraschi :

Il s'agit ici d'une équitation ayant un but artistique. M. Luraschi, dans son livre : « Mes Secrets de Dressage », ne donne pas réellement une méthode de dressage. Il livre, plutôt, des expériences, des conseils. En ce qui concerne le travail à pied proprement dit, il l'utilise lorsqu'il considère qu'il est plus facile d'enseigner un exercice à pied qu'à cheval. M. Lurashi pratique une équitation où le cheval réalise des prouesses techniques (pour le spectacle ou le cinéma) : le pas espagnol, le pas espagnol en arrière, l'attelage, la voltige, les cascades, la mise à genoux, le coucher, l'assis, les chutes, le galop en arrière... Bien entendu, on s'écarte des airs demandés en concours classique.

 

Michel Henriquet :

« Pourquoi le travail « hors la selle » ? Le travail à pied des chevaux, appelé aussi travail à la main ou préparation hors la selle, se définit comme un ensemble d'exercices visant :

  • A préparer le cheval à accepter le contact physique avec son cavalier, à le détendre mentalement et à le décontracter. En un mot à créer la confiance.
  • A établir entre le cheval et l'homme les premiers éléments d'une communication dans les conditions les moins contraignantes pour chacun.
  • A élaborer les éléments des gestes que le cheval devra ensuite exécuter monté.
  • A commencer les premiers exercices d'assouplissement en dehors de la contrainte infligée par le poids du cavalier.
  • A établir la codification d'usage de la main avec la bouche et de la jambe avec le flanc (la jambe étant représentée par la gaule).
  • A sérier les difficultés en enseignant les mouvements de base sans provoquer les réflexes d'inquiétudes que provoque la présence de l'homme sur le dos d'un jeune animal.
  • A calmer les chevaux violents et à éveiller ceux qui sont trop placides.
  • A acheminer le sujet vers le rassembler par les premières diagonalisations des membres (au trot).

Dans la mesure où cette conception est admise et retenue, on peut rejeter sans appel toutes les manipulations exercées dans le but d'arracher au cheval des gestes contre nature, les systèmes et les trucs pour obtenir de lui des airs spectaculaires sans le monter, et bien sûr les forcements et abus de tous ordres auxquels sont enclins les moins courageux, plus rassurés par leur pieds au sol que par leur assiette à cheval. »

(Extrait de « Le Travail à pied » par Michel Henriquet)

En résumé, M. Henriquet définit le travail à pied comme un « plus » pour atteindre la perfection. De plus, il permet de passer outre certaines situations de blocage dans le travail en selle. M. Henriquet poursuit une recherche équestre basée sur la non coercition et les moyens les plus réduits pour assouplir et équilibrer le cheval, en lui laissant le brillant et la légèreté dont il est capable. Nuno Oliveira en dira : « Il exécute un travail qui repose entièrement sur la décontraction et l'absence de force, autant du cavalier que des chevaux. »

 

Philippe Karl (par Laurence Grard-Guenard) :

(Extrait du Site internet de Laurence Grard-Guenard)

« Le travail aux longues rênes est une technique de préparation des chevaux et poneys destinés à l'attelage, et aussi, une technique d'éducation du cheval de selle.

Objectifs :

  • Etablir la confiance, obtenir le respect.
  • Observer et analyser les comportements du cheval.
  • Eduquer au langage des aides avant d'y avoir recours en selle ou à l'attelage.
  • Décontracter, assouplir, équilibrer, par la pratique d'une gymnastique rationnelle, sans les perturbations qu'engendre le poids d'un cavalier.

Avantages :

La pratique des longues rênes est plus riche en possibilités et moins contraignante que la longe enrênée. Le dresseur peut prendre, rendre, résister, céder, incurver, conduire étroitement les hanches.

Initiation :

Relais du travail à la longe : débourrage soigné. Ecole des aides plus poussée avant d'être monté, sans renoncer au mouvement en avant, sans renoncer à la pratique de l'obstacle.

Confirmation : Affinement du dressage

Transitions et mobilisations latérales. Accompagnement du dressage effectué en selle.

Perfectionnement :

Contrôle des hanches, mise sur la main, exercices de deux pistes. Faire progresser dans la voie du rassembler. »

 

2- Les exercices remarquables dans le perfectionnement du travail à pied.

  • Les airs ou exercices difficiles : le pas rassemblé, le rassembler au sens large, le piaffer, le passage, les pirouettes, les changements de pieds au galop – isolés ou rapprochés, les changements de pieds au temps...
  • Les allures et figures de fantaisie (pas demandées dans les reprises de concours classiques et montrées en spectacle pour démontrer des aptitudes de dresseur peu communes) : les pas stylisés (comme le pas espagnol), le galop sur place, le pas espagnol en arrière, le passage en arrière, le galop en arrière, le trot espagnol, la jambette au piaffer, la pirouette renversée sur trois jambes...
  • Les sauts d'école : le terre à terre, la pesade, le mézair, la courbette, la croupade, la ballotade, la cabriole, la levade. (http://www.le-site-cheval.com/figures/index.php)
  • Les piliers.
  • Le cirque : la voltige, les tours d'adresse (la mise à genoux, le coucher, l'assis).
  • Les cascades (les chutes).
  • Les sauts d'obstacles (en doubles longes).
  • L'attelage (maniabilité notamment).

 

 

3- Les différences entre auteurs.

Ici, on ne peut pas vraiment parler de différences si ce n'est une tendance plus « dressage » chez certains, ou plus « spectacle » chez d'autres... Chez tous, il y a une multitude de points communs, notamment une recherche évidente de légèreté. Tous ne s'avouent pas bauchéristes, mais on ne peut nier un « certain héritage ». Quoi qu'il en soit, tous ceux qui pratiquent le travail non-monté semblent vouloir autre chose : un contact privilégié avec leur monture (jeu, débourrage), plus de légèreté (Baucher), plus de brillant, ou même plus simplement du spectaculaire (Vienne, Jerez, Saumur, les cirques, le cinéma)...

 

4- De quel(s) auteur(s) sommes-nous le plus proche ?

Chaque auteur peut nous apporter des choses intéressantes. L'application n'est peut-être pas parfaite chez tous mais la théorie est bonne. Un cheval léger, heureux et brillant, c'est l'objectif essentiel.

 

5- Notre méthode de travail.

Nous n'avons pas la prétention de donner LA méthode, juste une méthode qui, chez nous, a donné des résultats. Cette méthode est le fruit d'études et d'expériences. L'étude de ce qui se fait ailleurs, parce que l'expérience d'autrui est toujours enrichissante, mais aussi celle acquise avec nos chevaux car ce sont eux qui nous apprennent le plus. De plus, chaque cheval ayant ses particularités, cette méthode doit obligatoirement être comme un arc auquel il y a le maximum de cordes...

a) Inconvénients Le travail non-monté a des inconvénients auxquels on ne pense pas toujours :

Il faut être un peu sportif si on ne veut pas cantonner son cheval dans le rassembler et les exercices sur place.Il comporte des dangers (coups de pied, prises de longes, foulure en marchant dans la carrière ou à l'extérieur, chutes, ...)Un travail mal fait peut conduire le cheva à déteriorer ses allures, voire à prendre l'habitude de défenses dangereuses comme la cabrade où le cheval retombe sur son dos.La rareté des maîtres enseignant le travail à pied...

b) Avantages Le travail non-monté a des avantages évidents, souvent cités chez les auteurs. Revenons tout de même sur ceux qui nous semblent les plus importants :

   

Il permet d'avoir une relation privilégiée avec son COMPAGNON (tact).Le cheval a l'impression d'être membre d'un groupe et considère son meneur comme le LEADER (cf. les méthodes des chuchoteurs).Aux longues rênes, il prend l'habitude d'aller en premier, ce qui en promenade, a l'avantage de le rendre de plus en plus confiant.Le cavalier à pied a rarement peur. Tout le monde sait à quel point les chevaux perçoivent cette peur qui, à pied, devient quasi inexistante. Les chevaux se sentent par, conséquent, plus en confiance.Avec certains chevaux difficiles, le travail non-monté permet de ne pas rester en échec, voire de régler ses comptes.Le travail non-monté permet d'observer son cheval. Cette observation est précieuse car elle permet de « sculpter » les allures avec plus de justesse.Aux longues rênes, on a tendance à imposer une cadence régulière. Laisser son cheval courir serait de l'athlétisme et non plus de l'équitation...De plus, on a intérêt à s'arranger pour faire les choses correctement tout de suite, contrairement à l'abêtissement de la tactique du kilomètre que l'on pratique souvent quand on est en selle.Le travail non-monté apprend au cavalier à ne pas subir son cheval. On voit souvent des cavaliers faisant des tours de manège dans une allure mauvaise sans réagir. Ils se cramponnent, ne réfléchissent pas. Le travail non-monté permet souvent plus de réflexion.Le travail non-monté, de par la réflexion qu'il fait naître chez le cavalier, développe également le tact et la patience.L'absence du poids du cavalier permet un équilibre plus facile chez l'animal.Le débourrage peut commencer plus tôt sans être pour autant un travail physique mais simplement un travail d'écoute (chez le poulain).Le travail non-monté permet d'introduire de la diversité dans le programme de la semaine.Enfin, terminons par le rassembler qui est plus facile à obtenir à pied.

c) La méthode Notre méthode de travail recherche le tact, la décontraction, la légèreté et le brillant.

D'abord, obtenir du cheval une entière confiance, une complicité, au travers d'exercices peut ambitieux sur le plan du dressage, mais fondements de toute notre équitation (promenades à pied, étirements des membres aussi appelés stretchings, sauts en libertés, jeux divers, ...). Cette approche reste d'application pendant toute la vie du cheval.Les assouplissements et décontractions telles que Raabe et Baucher les décrivent, en fonction des besoins, et avec des préférences dans les exercices selon les chevaux et les cavaliers.La recherche d'allures naturelles dans lesquelles le cheval s'ouvre en se soutenant. Des allures régulières, franches, détendues.Les allures brillantes dans le rassembler.

Tout cela est évidemment, comme M. Henriquet le dit, un plus pour le dressage monté. Mais nous mettons un peu plus l'accent sur la notion de complicité...