LA QUASI PERFECTION issue du pas d'Ecole!

Définition

« Comme c’est l’habitude de notre temps de demander aux chevaux des airs pleins d’expression comme le passage, avant qu’ils n’y soient préparés par une éducation systématique de base, l’idée qu’il faut se faire d’un passage classique pourrait facilement se perdre.

Le passage classique doit se faire exactement comme un trot observé à la loupe au ralenti. »

Aloïs Podhajsky – L’Equitation – édit Odege-Presse S.A. Paris 1968

Travail avec un filet simple, Queluz atteint un équilibre convenant bien à l’exécution d’un PASSAGE CLASSIQUE dans la flexibilité et la décontraction. 

Moment fugitif de haute flexibilité tendant vers une stylisation extrême. Nous ne parlerons pas encore d’un passage absolu.

Quiconque ambitionne la stylisation extrême du passage classique se voit dans l’obligation d’augmenter la flexibilité dans une énergie accrue sans perdre aucune des qualités premières du passage classique.

Ce passage brillant qui tend vers le passage absolu est très rare. Il passe obligatoirement par l’étude préalable du trot d’Ecole et du passage classique.

Le cheval, quant à lui, accepte de se livrer avec beaucoup de générosité dans cet exercice contraignant.

QUID DU TEMPS DE SUSPENSION AU PASSAGE? 

Le passage, stylisation harmonieuse du trot rassemblé, est à juste titre considéré comme un joyau de l'équitation de dressage.

Par rapport à cet air prestigieux, vous ne trouverez pas une fédération, pas un auteur, pas un analyste pour douter de l'existence d'un temps de suspension séparant chaque battue diagonale.

Donc, théoriquement, le temps de suspension fait bien partie intégrante de la magie du passage.

Pour la F.E.I., " le passage est un trot écourté, très rassemblé, très élevé, très cadencé...avec un temps de suspension augmenté."

Pour le Général Decarpentry, le passage est "une allure sautée" (ceci implique bien un temps de suspension)

Pour Nuno Oliveira :  "...pour que le passage soit lent, que le cheval marque le temps de suspension le plus long possible entre les posers de chaque diagonal..." c'est clair!

Pour Aloîs Podhajsky : "...c'est à cette allure que le planer atteint sa plus longue durée...." (par rapport à toute autre forme de trot). Et encore : " Dans le passage idéal le cheval donne l'impression que, délivré de la pesanteur, porté par des ailes invisibles, il plane au-dessus du sol" (L'Equitation, p. 39 et 40 éd. ODEGE-presse 1968).  C'est tout aussi clair!

...

Si, théoriquement, le trot de suspension est unanimement reconnu, sur le terrain c'est tout autre chose : 

pour des chevaux encapuchonnés aux battues diagonales désynchronisées et sans parallélisme, le temps de suspension est rendu mécaniquement impossible. ON A ASSASSINE LE TEMPS DE SUSPENSION! Fermez les yeux si vous ne voulez pas le voir. 

Une fois de plus, on trouve le bon exemple chez les chevaux en liberté exécutant un brillant passage!

Est-il bien nécessaire de le rappeler : le temps de suspension est une phase où les quatre membres du cheval sont effectivement détachés du sol. 

 A : battue diagonal droit                B : temps de suspension                                    C : battue diagonal gauche

L'ombre portée montre bien le temps de suspension. Aujourd'hui, la plupart des chevaux sont affaissés sur les épaules : c'est la bonne façon d'assassiner le temps de suspension.

Si vous êtes curieux de savoir ce qu'il en est du temps de suspension au passage, interrogez votre ordinateur et visionnez quelques dizaines de vidéos; ralentissez-les et cherchez : quand vous aurez séparé le bon grain de l'ivraie, quelle proportion subsistera t'il du passage de justesse? Fort peu!

Si vous êtes de bonne foi, avouez qu'un certain trouble s'est installé dans votre esprit:

Mais où est donc passé le temps de suspension?

Le temps de suspension au passage ne serait-il qu'une fiction?

Seul un passage d'exception peut rendre perceptible un fugitif temps de suspension.

Lire aussi : Le temps de suspension au trot